PROJET ILOT27 A PANTIN

Il y a quelque temps Murals vous parlait du projet de l’Ilot 27 à Pantin. 

Nous avons rencontré Eva, qui est, avec Fanny,  à l’origine de cette initiative, et nous avons discuté avec elle.

L’INTERVIEW D’EVA

 Bonjour Eva, peux-tu te présenter s’il te plaît ?

Je m’appelle Eva Greiffemberg, je suis chargée de développement à la Maison des projets de l’Îlot 27.

Depuis combien de temps travailles-tu ici ? Tu habites le quartier ?

Oui j’habite le quartier. Je travaille à la Maison du projet depuis 2 ans, et depuis 11 ans à Pantin. Avant, je travaillais dans d’autres quartiers de la ville, notamment aux Quatre Chemins, dans les centres sociaux, les antennes jeunesses… Donc j’ai toujours travaillé dans l’animation et dans le social à Pantin !

Peux-tu nous parler du quartier ?

Le quartier de l’Îlot 27 fait partie du quartier Hoche, situé à la Porte de Pantin. Il postule, dans le cadre de l’ANRU (Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine) pour une réhabilitation de la dalle, qui est vieillissante. L’Îlot 27 est une copropriété de sept bailleurs, dont deux bailleurs sociaux.

En tout, ça représente environ 1280 logements, qui datent des années 1970.

Comment t’es venue l’idée d’un musée à ciel ouvert ?

Les habitant.e.s sont régulièrement venu.e.s à nous en disant que c’était très gris, qu’il n’y avait rien de joli… Au fur et à mesure du temps, les gens se sont de plus en plus plaints de ce manque de couleurs.

L’année dernière, j’avais émis l’idée d’un projet de musée éphémère avec des collages d’œuvres qui appartiennent au patrimoine de la ville de Pantin, mais avec le confinement ça ne s’est pas fait. 

Peu de temps après, une nouvelle directrice de l’école est arrivée, Fanny Yvon-Carlotti. On s’est rencontrées car je suis parent d’élève, et l’école est à côté donc on est collègues. Nous avons discuté de son ressenti par rapport aux enfants. On s’est dit qu’il y avait moyen de faire un projet où l’on puisse réunir les habitant.e.s, les enfants du centre de loisirs, ceux de l’accompagnement scolaire, les élèves… Et leur ramener du beau, de la culture, parce qu’avec les mesures sanitaires nous n’avons plus accès aux musées etc.

L’idée est donc venue de faire rentrer la culture et des œuvres dans ce quartier dit enclavé, mais aussi du public qui sera amené à entrer dans l’Îlot.

 

Donc ce projet vient de Fanny et toi, mais également des habitant.e.s ? 

Il y a un projet qui s’appelle l’Îlot En Couleur; il a été monté avec l’association Viva La Vie’Dalle. L’idée est de créer un chantier participatif pour que les habitant.e.s remettent de la couleur sur quelque chose qui est déjà existant : les bacs en béton qui servent de pots de fleurs, dont les couleurs sont totalement passées. Je les accompagne sur ce projet; trois week-ends de chantier participatifs avec les habitant.e.s sont prévus pour venir repeindre les bacs et les contremarches des escaliers.

Un autre projet, Libre Ligne, datant l’année dernière mais qui a dû être modifié à cause du  confinement, avait pour ambition de faire un projet multi-médiums : on travaille avec un chorégraphe, un graphiste, qui travaille au pavillon des arts de la ville, et une plasticienne. L’idée est de venir valoriser le patrimoine de l’Îlot 27 avec des photos, en faisant une exposition photo. Malheureusement on ne peut pas faire d’atelier de danse avec les habitant.e.s en cette période, des chorégraphes ont alors été invités à venir danser dans différents lieux du quartier. Ca a été filmé, puis avec les habitant.e.s, nous allons réaliser une création photographique qui sera intégrée au film. On espère que ce film sera diffusé à l’inauguration du festival Regard Neuf-3 et du musée, le 19 juin.

Qui sont les artistes qui vont intervenir ? Tous.tes viennent de Pantin ?

On est allées sur Instagram voir ce qui se faisait, chercher les street artistes sur Pantin, et les gens qu’on connaissait déjà. Puisque que c’est une première, le plus facile est de travailler avec le réseau existant. Ça a fait un appel d’air; plusieurs personnes ont répondu positivement et le réseau est assez petit; les gens parlent entre eux. On ne s’attendait pas à avoir autant de réponses positives et si rapidement, on a été vraiment agréablement surprises d’avoir des gens aussi partants sur un projet comme celui-ci, et qui avaient autant envie de faire des choses en participatif avec les enfants.

Il y a des artistes pantinois, mais aussi des artistes de région parisienne. L’idée n’était pas de refermer le projet uniquement sur les artistes pantinois; dans un musée à ciel ouvert on trouvait ça dommage de se cantonner à ça. 

C’est assez ouvert artistiquement; on a de la fresque avec Louyz, du graffiti avec Nawak, Namaste ou bien Yellow Boombap, de l’abstrait, du réalisme… Il y a vraiment de tout. Ça ne s’arrête pas uniquement à la peinture car il y aura des photographes avec nous, des illustratrices qui font aussi un travail avec les enfants, des chotégraphes et qui exposeront dans le cadre du musée.

Le panel est assez grand; il y a une trentaine d’ artistes en tout  le quartier s’appelle Ilot 27.

 

Comment s’est fait le lien avec Murals ?

J’ai simplement cherché sur internet des associations avec des projets participatifs street art. J’en ai trouvé plusieurs, mais j’ai regardé le site de murals, et le projet Colorcité collait bien avec notre projet. J’ai donc contacté Laurence et le feeling est tout de suite passé; j’ai trouvé que c’était une personne hyper partante, très positive, et on avait besoin de gens qui nous aidaient à apporter quelque chose qui était nouveau pour nous

J’ai fait des études d’arts plastiques où j’ai fait un peu d’expos, donc c’est milieu que je connais un petit peu mais pour autant, porter un projet comme ça c’est assez énorme, et on avait besoin d’une structure qui savait le faire et Murals collait complètement à ça !

Les réseaux de l’Ilot 27 :

Instagram : @le27_pantin

Facebook : Le 27 Pantin